Page 321 - Vida y Obra de Vizcardo Guzman - Vol-1
P. 321

Nueva Colección Documental de la Independencia del Perú
             Vida y obra de Juan Pablo Viscardo y Guzmán
            s dans le pays, déjà douze mil fusils sortis des arsenaux de la Tour de Londres
            avoient été jettés, de nuit sur la cote de Cumanâ pour en armar les habitants,
            quarenta mil autres étoient commandés dans les fabriques de Birminghem,
            et Miranda se disposoit a partir avec une partie des promesses qui lui avoient
            été faites (le reste devant suivre sous peu), lorsque par des évennements au-
            xquels n’a pas été étrange(r) un Français, sincère ami de son pays, qui, quoi-
            que désirant fort cette émancipation, tant par l’atachement qu’il a voué depuis
            longtems aux indiens comme par les avantages qu’elle lui offroit, a cependant
            préféré la faire manquer, plustot que d’en voir les profits uniquement entre des
            mains anglaises.
                    Quant au plan de constitution, s’étoit une monarchie limitée, a l’instar
            de la constitution anglaise, dont le pouvoir exécutif auroit été placé d’abord
            sur la tete d’un prétendu rejeton des Montézuma ou Attabaliba (sic) etc., en at-
            tendant l’heureux moment d’y placer un prince anglais. Il est bond d’observer
            que la cour de Ste James, qui se délecte de cette idée depuis longtems, entre-
            tenoit â cet effet non seulement dans le pays, mais meme en Angleterre, diffé-
            rents agents mexicains que ne se connoissoient pas. C’est ainsi que Miranda
            s’est trouvé â Londres précisément dans le meme tems que l’ex jésuite D. Juan
            Bablo (sic) de Viscardo, sans l’avoir connu de son vivant; cet ex jésuite, a que
            le gouvernement faisoit troiscent livres sterlins de pension, mourut â Londres
            dans la retraite la plus solitaire versla fin de février 1798, et tellement dégoûté
            de la perfidie du cabinet anglais que, rie sachant â qui léguer ses papiers, il les
            légua â Mr. K(ing), m(inistre) des EtatsUnis. Comme cet Américain ne savoit
            pas l’espagnol, il les remis â Miranda pour les lui faire traduire soit en français
            ou en anglais, et c’est en parcourant ces papiers volumineux, dont j’avois entre-
            pris une traduction française, que j’ai été â meme de me convaincre de la part
            que les Anglais ont eu â la révolte de «los indios bravos de la Sonora», au nord
            Mexique, et a Sta Fe de Bogota, aun sud, en 83, ainsi yque du projet de faire un
            parti en faveur du duc de Kent dans le cas ou les projets sur a présidence â vie
            des Etats Unis d’Amérique ne reussiroi(en)t pas.
                    Tel est la substance de projets qui, pour etre détaillés dans leur entier,
            demanderoient et plus de tems que affaires, domestiques de l’auteur ne lui ont
            permis d’y mettre, et un but d’utilité national(e) plus direct(e) que celui qui
            l’a déterminé â tracer fidèlement, d’aprés ce qu’il a vo ou tient de personnes
            dignes de foi, cette notice historique sur Miranda, ses projets d’émancipation
            et le rôle que le cabinet britannique y a pris et devoit y prendre.



                                               320
   316   317   318   319   320   321   322   323   324   325   326