Page 317 - Vida y Obra de Vizcardo Guzman - Vol-1
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Nueva Colección Documental de la Independencia del Perú
             Vida y obra de Juan Pablo Viscardo y Guzmán
                    Ses relations avec l’Angleterre datent de plus loing que la guerre d’
            Amérique, car dés 75, lors que son régiment, pour se refaire des désastres de
            la malheureuse expéditon d’Algére, avoit été se reposer dans le pré-side de
            Cauta en Afrique et seulement distant de cinq lieues de Gibraltar, il passoit sa
            vie dans cetteforteresse, â l’aide des permis rétérés quiil opte- noit pour aller â
            Malaga. Algéziras et autres lieux voisis de ce rochez.
                    Ce fut dans cette place qu’il y fit connoissance pour la lere fois de Mr.
            Turnebul, qui l’engagea â devenir dés ce moment l’agent secret de l’Angleterre
            en Amérique, lui fesant luir â cet effet quelques-uns de ces arguments toujours
            si concluans. Il n’est pas hors de propos de faire connoitre ce Mr. Turnebul, que
            devoit jouer un rôle si prépondérant dans la révolution mexicaine.
                    Ce négociant, grand ami de Lord St Vicent et du défunt général Eloit,
            s’étoit enrichi dans l’approvisionement de cette forteresse: il a dans cette guerre
            considérablement augmenté sa fortune par le contrat que Lord Spinieer(!),
            son protecteur, lui a fait optenir de l’Amirauté, pour aprovisionner les escadres
            de la Méditerranée, ce que le met dans le cas d’avoir des maisons de commerce
            dans les quatre parties du monde. Du reste ce millionnaire anglais, comme
            tous ceux de ses compatriotes qui tiennent au gouvernement anglais, se dis-
            tingue particulièrement par sa haine invétérée pour tout ce qui tient au nom
            français. C’est lui qui de tous temps fut un des intermédiaire(s) des ordres ou
            volontés du Ministère du Ministère â transmettre â Miranda, et souvent des
            réponses, projets uo mémoires de ce dernier aux ministres.
                    C’est lui qui de sa poche et das l'espérance que son ami Miranda joue-
            roit au moins le petit Thémistocle et le Wasingtown de son pays, lui avança,
            a son arrivée â Londres, prés de deux mille livres sterlings, lui en promettant
            beaucoup plus selon que le gouvenement acceptoit en entier ou séparément
            ses projts.
                    Voice en quoi consistoi(en)t ses projets et ce qui y avoit donné lieu.
            Le gouvernement anglais, voulant avoir tout le profit non seulement de toutes
            les Antilles, en sauvant l’odieux d’un soulèvement apparent, envoya, dit-on,
            Miranda â Paris, rempli des projets chimériques les plus brillants pour déta-
            cher toute l’Amérique du Sud de leur métropole. Etayé de la connoissance de
            Pétion, qu’il avoit connu à Londres, il n’eut pas de peine à être bien accueuilli de
            la faction Brissot, toutepuissante alors. Parmi ses rêves politiques, l’un des plus
            beaux sans doute et qui n’étoit qu’un réchauffé des projets des projets du célèbre
            cardinal ministre Alberoni, étoit de couper l’isthme de Nicaragua, entreprise



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