Page 319 - Vida y Obra de Vizcardo Guzman - Vol-1
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Nueva Colección Documental de la Independencia del Perú
             Vida y obra de Juan Pablo Viscardo y Guzmán
            député de son pays, et presque malgré lui, un pauvre imbécil de Cuba nommé
            D. Caro, fixé â México, qui se trouvoit pour lors â Paris et qui depuis cette mis-
            sion c’est cru un homme d’importace, après lui avoir fait sa leçon, il le fit partir
            pour Londres, ou la chose y prit assez bien, pour qu’il se détermina(t) â s’y
            rendre lui-meme peu de tems après. Ce fut le huit janvier 1798 qu’il y arriva.
            A son arrivée il y trouva Mr. Smith, l’ancien ami de collège et secrétaire intime
            du ministre Pitt, qu Pattendoit pour le mener â la campagne de ce ministre
            â Vodwood prés Londres; lâ il y eut la seule entrevue que ce ministre lui ait
            accordée pendant les trois ans qu’il est resté en Angleterre. Il est vrai de dire
            que Mr. Smith,  anciennement au fait de cette affaire, fut chargé par le ministre
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            de voir souvent Miranda pour pouvoir apprécier au juste le degré de confian-
            ce que l’on devoit donner aux documents que Miranda avoit présenté(s) au
            ministre avec tant d’assurence, et d’aprés cela voir la détermination que l’on
            devoit prendre sur les plans présentés par lui. 10
                    Voici en quoi consistai(en)t et ses documents et ses plans: 1° D’après
            une prétendue Jonte,  que avoit du tenir clandestinement â Madrid, de la part
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            de prétendus députés américains, trois commissaires, dont les noms étoient
            également sortis de la Minerve de Miranda, avoint du être envoyés par elle
            tant auprès du général Miranda que auprès du comte de Pilos (Olavides),
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            pour leur donner part de leurs arrêtés et les prier  d’y prendre la part la plus
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            active et vu les talents trascendants du général Miranda, le revétissoient de la
            qualité de commissaire général auprès du gouvernement anglais, le suppliant
            de s’adjoindre, pour le salut du pays, de toutes les personnes qu’il en jugeroit
            capables, et lui fesoient en conséquence passer un diplôme dont il étoit le fa-
            bricateur comme de tout le reste.
                    Les demandes qu’il étoit sousentendu autorisé â faire auprès du cabi-
            net anglais étoient les suevantes: douze vaisseaux de ligne e tsix â huit mille
            hommes de troupes anglaises de débarquement pour agir de concert avec les
            Américains du nord, auquels on avoit déjà fait des ouvertures qui avoint été
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            9. Il ne faut pas confondre ce Mr. Smith, anglais, administrateur des hospitaux de Chelsea, avec Mr.
            Smith, riche propriétaire de la Caroline du Sud, également ami de Miranda et qui piursit en ce moment
            cette émancipation pour le comte des Americains.
            10. Ce fut ce mémem Smith qui rémit en 89 huitcent livres sterlings á Miranda de la part de Mr. Pitt
            pour les memoires, plans et demarches, qu'il avoit faites pour l'Angleterre et dont on avu les reçus écrits
            et signés de la main de Miranda.
            11. En espagnol Junta, assemblée d'hommes d'état pour délibérer sur les intérets du pays.
            12. Ce vieillard vivoit dans une retraite religieuse prés d'Orléans, ou il n'a jamais vu Miranda.
            13. Ceus qui connoisent la modestie de ce général, l'inventeur d'ailleurs de cette fable ne seront pas sur-
            pris qu'il fasse un étalage pompeaux de ses talents en tous genres.

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