Page 290 - Vida y Obra de Vizcardo Guzman - Vol-1
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Volumen  1
                                                      Inglaterra y los planes revolucionarios de Viscardo


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             VISCARDO A UN FUNCIONARIO BRITÁNICO CON LAS IMPRESIONES FAVORABLES A LA
                       INDEPENDENCIA QUE TRAJO UN VIAJERO QUE VENÍA DEL PERÚ


                    Londres, 1797,
                    Monsieur, Le vaisseau espagnol  que le hazard ou la Providence a ame-
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            né du Pérou en Angleterre, m’offrait une opportunité trop rare et trop intéres-
            sante pour la négliger ou la manquer; et mon attente, quelque grande qu’elle
            fut, a été surpassée par le succès de mes recherches. J’ai été informé de la situa-
            tion politique ou se trouve actuellement le Pérou aussi clair et foncièrement
            que je pouvais souhaiter, me réservant, Monsieur, de vous exposer les détails
            lorsque je serai un peu plus á loisir.
                    Il me semble devoir vous assurer que jamais tant de raisons et tant de
            sympthomes de mécontentement n’ont existé parmi les colons espagnols de ce
            pays-lá. L’Espagne a poussé la méfiance, l’ingratitude et l’avarice á des excès
            qui ont révolté tous les esprits; tandis que les colons, d’un autre coté, sont éc-
            lairés sur leur intérets infiniment mieux que je n’aurais pu imaginer.
                    J’ai sous mes yeux le Mercure péruvien, ouvrage périodique d’une so-
            ciété de savans de Lima dont l’Europe ne reogirait certainement pas, et qui
            montre les rapides progés que les lumières ont fait dans ces pays-lá; la supers-
            tition ell-même n’y est pas ménagée du tout, et l’on y découvre que l’Inquisi-
            tion n’a pu empêcher la raison et la philosophie d’aller éclairer l’autre hémis-
            phère. Tous les détails de la révolution de France étaient connus au Pérou, et
            l’on prenait pour la cause de la leberté cet vif ittéret que le sentiment de ce
            qu’on souffre et la réflexion de l’outrage peuvent inspirer á un puple qui revient
            de sa pernicioeuse simplicité.
                    La mécontentement général y est au comble et il ne manquerait d’écla-
            ter dés que l’on trouverait un point de ralliement dans quelque forcé étrangère
            qui y paraitrait. Tel est Pavis décidé d’un des passagers venu dans le susdit
            vaisseau du Pérou et qui par sa culture et ses sentiments rend un témoignage
            fort honorable á ses compatriotes. Comme tout le reste de l’Amérique espag-
            nole partage les memes torts, il faut que les esprits soient parhtout dans les
            memes dispositions.
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            2. Miranda, en la copia de este documento, que se encuentra en¡ su Ar¬chivo, añade aquí la nota: «El
            Santiago 1797».


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